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La représentation des femmes dans les données

Données11-15-2023

Chaque année, le 8 mars, le Canada et le reste du monde soulignent la Journée internationale des femmes. Le thème pour 2023 était Chaque femme compte. Il nous rappelait que les femmes de tous les âges et de tous les horizons ont leur place dans tous les aspects de la société canadienne, ce qui comprend les sphères économique, sociale et démocratique. Cependant, les femmes sont encore sous-représentées dans les données que nous recueillons, et lorsque des données sur les femmes sont disponibles, elles prouvent que ces dernières continuent d’être disproportionnellement désavantagées en ce qui concerne les questions sociales et économiques.  

Examinons les données de plus près 

Il est important de veiller à ce que les femmes et leurs expériences soient représentées dans l’expérimentation, la conception et les consultations. Bien trop souvent, les femmes, ainsi que les personnes transgenres et non binaires, sont tout simplement exclues de la recherche. Cette situation est préoccupante, car les données servent, ou devraient servir, à évaluer les besoins, à concevoir des produits et à affecter des ressources.  

Caroline Criado Perez est l’auteure du livre Invisible Women: Exposing Data Bias in a World Designed for Men. Elle souligne quelques statistiques choquantes dans différents secteurs : 

  • certaines voitures sont 71 % moins sûres pour les femmes que pour les hommes, car elles ont été conçues à l’aide d’un mannequin de simulation d’impact masculin du 50e centile; 
  • il existe des technologies de reconnaissance vocale qui sont 70 % moins susceptibles de comprendre avec précision les femmes que les hommes, car de nombreux algorithmes sont formés à l’aide d’ensembles de données composés à 70 % de données masculines; 
  • des données probantes indiquent que certains équipements de protection individuelle peuvent avoir mis les femmes en danger parce qu’ils ont été conçus pour le corps des hommes, exposant potentiellement les femmes à des virus tels que la COVID-19. 

Selon Mme Perez, « nous vivons dans un monde conçu pour les hommes, car en général, nous n’avons pas recueilli de données sur les femmes. C’est ce qu’on appelle des lacunes dans les données sur le genre. ». Il semble évident d’inclure les femmes dans les études et les essais, car il est facile de constater les répercussions que peut avoir le manque de données et d’inclusion sur les produits, les résultats et, dans certains cas, la sécurité. Cependant, la sous-représentation substantielle des femmes dans les processus de collecte de données, d’analyse et de prise de décision persiste. Il s’agit d’un problème majeur qui peut introduire des biais dans les ensembles de données et les rendre incomplets, ce qui peut donner lieu à des décisions et à des politiques injustes.

Lacunes dans les données sur le genre 

L’une des principales raisons pour lesquelles il existe des lacunes dans les données sur les femmes est que pour de nombreuses organisations, les données relatives au sexe et au genre constituent un phénomène nouveau, et encore faut-il qu’elles les recueillent. En 2019, les Statistiques sanitaires mondiales de l’Organisation mondiale de la santé (en anglais seulement) ont été désagrégées par sexe pour la première fois. De même, Statistique Canada a publié de nouvelles variables du genre et du sexe à la naissance et de nouvelles classifications en 2018, rendant les données du recensement sur les personnes transgenres et non binaires disponibles pour la première fois en avril 2022.  

Ces données sont essentielles, car le sexe et le genre peuvent avoir une incidence énorme sur les résultats de la recherche. Par exemple, des études utilisant des données désagrégées ont montré que les femmes sont 50 à 70 % plus susceptibles que les hommes d’avoir une réaction indésirable aux médicaments sur ordonnance (en anglais seulement). De plus, certaines études ont montré que l’hormonothérapie, telle que le traitement de réassignation sexuelle, augmente le risque d’effets indésirables des médicaments (en anglais seulement). En l’absence de données désagrégées comme celles utilisées dans le cadre de ces études, il est difficile de recenser les inégalités entre les sexes et les genres et d’affecter les ressources en conséquence. Les données prouvent qu’un problème existe et doit être résolu.  

Une note sur le sexe et le genre

Au Canada, nous utilisons le terme « sexe » pour désigner le sexe biologique (féminin, masculin ou intersexué), tandis que le genre fait référence à l’identité de genre d’une personne (femme, homme, non binaire, etc.). Cependant, dans un contexte mondial ou historique, les données confondent souvent les deux ou utilisent les termes de manière interchangeable. Il est important de noter que les données désagrégées selon le sexe ne constituent pas un substitut parfait aux données désagrégées selon le genre, et inversement. Par exemple, certaines disparités en matière de santé peuvent être fondées sur des caractéristiques sexuelles biologiques, tandis que d’autres peuvent être attribuées à des facteurs socioéconomiques plus susceptibles d’être liés au genre. Le site Web de l’Organisation mondiale de la santé indique que les données sont désagrégées selon le sexe. Nous avons donc utilisé sa terminologie pour parler de son travail. Sinon, nous parlons de « données relatives au sexe et au genre » pour indiquer des données sur l’un ou les deux.

Voici un aperçu de quelques autres inégalités révélées par des recherches importantes qui tiennent compte du sexe et du genre. 

  • Au Canada, les femmes gagnent toujours moins que leurs homologues masculins, l’écart salarial étant d’environ 9 % en 2022.  
  • En 2022, les femmes représentaient 79 % des victimes de violence conjugale (en anglais seulement) au Canada.  
  • En 2015, les femmes consacraient en moyenne 3,9 heures par jour à des travaux non rémunérés (comme la cuisine, le ménage et la garde des enfants), soit 1,5 heure de plus que les hommes, qui y consacraient une moyenne de 2,4 heures.  
  • En 2022, les femmes représentaient 30 % des personnes élues à l’échelon fédéral et 10 à 49 % des personnes élues à l’échelle provinciale. On a également constaté que les hommes élus ont tendance à occuper leur poste trois ans de plus que les femmes, en moyenne. 

Les statistiques dressent un tableau clair. Il est évident que même si nous avons réalisé certains progrès, il reste encore beaucoup de travail à faire sur le plan de l’égalité des genres. Imaginez maintenant que nous allions plus loin, en ajoutant des variables telles que la race, l’orientation sexuelle, l’âge, la culture ou le handicap. Les données révéleraient des inégalités encore plus grandes et montreraient quels sont les groupes les plus vulnérables, révélant exactement où les ressources sont les plus nécessaires. Par exemple, pour chaque dollar gagné par une femme non racisée (en anglais seulement), une femme racisée ne gagne que 68 cents.  

Image abstraite de femmes protestant avec les poings levés.

Ce que nous pouvons faire 

En mettant l’accent sur les femmes (#ChaqueFemmeCompte), ces statistiques permettent de promouvoir l’importance de l’inclusion et de la diversité. Et il ne s’agit pas seulement de sexe et de genre; en tant que fonctionnaires, il nous incombe d’entreprendre des analyses complètes qui tiennent compte de l’intersectionnalité de plusieurs facteurs, notamment l’origine ethnique, l’âge, la capacité (ou l’incapacité) et la géographie.  

Le fait de travailler pour la fonction publique nous offre une occasion extraordinaire d’influencer les services et les industries relevant de la compétence publique, en particulier ceux liés à la santé et à la sécurité de la population canadienne. Il est important que nous fassions notre possible pour atténuer intentionnellement les préjugés et adopter un éventail de perspectives (en utilisant des approches telles que l’analyse comparative entre les sexes plus) pour veiller à ce que le résultat fonctionne pour la population diversifiée du Canada.  

Ressources  

CSPS Digital Academy - L’Académie du numérique de l'ÉFPC

CSPS Digital Academy - L’Académie du numérique de l'ÉFPC

Teaching public servants the skills needed in today's digital age. | Enseigne aux fonctionnaires les compétences nécessaires pour l’ère numérique.

CSPS/EFPC

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